Athéisme et société

Un article sur les récentes affaires (2010) de pédophilie au sein de l'église catholique

Sale temps pour l'Église catholique... mais elle l'a bien cherché !


Aux États-Unis, puis en Irlande, en Allemagne, en Belgique, en Suisse, des affaires de prêtres pédophiles sont régulièrement mis au jour. La liste est loin d'être close, je doute qu'il n'y ait pas eu d'affaires en France, en Italie, en Espagne et en Pologne, sans parler de l'Amérique latine, pays où la position de l'Église catholique est très puissante.

Le constat est simple, des milliers d'enfants, voire dizaines de milliers si l'on additionne toutes les victimes de tous les pays, ont été abusés, violés par des prêtres. Pendant longtemps, depuis les années cinquante en tous cas, ces affaires n'ont pas pu éclater au grand jour et ce pour plusieurs raisons :

  • La première, c'est que dans les années 50 à 80 du siècle passé, la société en général (y compris police et justice), accordait moins d'importance à ces affaires, les affaires de pédophilies avaient moins d'impact médiatique. Ceci est un constat pas une excuse!
  • La deuxième, s'agissant de l'église catholique, c'est que celle-ci déteste qu'on parle en mal d'elle. Elle a une position morale qui la place au-dessus de la société, elle est irréprochable, elle est un guide, nous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire, même sur la question de la sexualité (pas d'adultère, pas de préservatif, pas de relations hors mariage, c'est tout juste pas si elle n'impose pas la position...). Ainsi lorsqu'il y a des soupçons de pédophilie, elle fera tout pour qu'on en parle pas car cela la mettrait dans une position inconfortable. L'Église ne peut pas se le permettre, sinon l'édifice qu'elle a mis en place depuis des siècles risque de se lézarder, voire de s'écrouler.
  • La troisième, qui est la suite de la raison précédente, est l'imposition du secret. Pour qu'on ne parle pas de ces affaires, on couvre les prêtres responsables, on s'arrange afin que les affaires ne s'ébruitent pas, on déplace les prêtres, bref on étouffe ce qui s'est passé. De toutes les solutions possibles, l'Église a choisi la pire ! Elle a choisi de se taire et de faire taire les victimes, en les discréditant, en faisant pression sur leurs parents, en minimisant les faits. Il lui est facile d'agir ainsi, car les parents des victimes sont généralement très croyants et nombre d'entre eux hésitent à "faire du mal" à l'Église.
  • La quatrième est le fait que la haute hiérarchie de l'Église a des relations très étroites avec nombre de responsables politiques, locaux ou nationaux, de responsables des médias et qu'il est, ou plutôt était, facile pour elle de faire jouer ses relations et de faire pression afin que ces affaires ne s'ébruitent pas, il en va de la stabilité morale et sociale du pays...!


L'exemple des orphelins irlandais est pour cela éclairant. Ils n'ont pas de eu chance, non seulement ils ont perdu leurs parents, mais en plus ils se sont trouvés sur la route de prêtres pédophiles qui ont abusés d'eux et qui n'ont pas été inquiétés, car ils étaient protégés par leur hiérarchie. Des prêtres qui soit dit en passant non seulement abusaient de la détresse de ces enfants, mais qui savaient pertinemment qu'avec ceux-ci ils risquaient encore moins qu'avec les autres....

Le moins que l'on puisse dire, c'est que s'agissant d'orphelinats placés sous la responsabilité de l'église irlandaise, ils n'y sont pas allé avec le dos de la cuillère ! Violences, mauvais traitements, viols, bref le meilleur de ce qui se fait en matière de respect des droits de l'enfant version catholique ! Sur le banc des accusés, en dehors des prêtres pédophiles, les évêques, accusés d'avoir protégé les violeurs, de ne pas les avoir dénoncé à la justice. La place morale de l'église en Irlande était telle que les accusations portées contre ces prêtres n'ont jamais abouti.. Cette protection a continué jusqu'à aujourd'hui ! L'Église a refusé de divulguer les noms de ceux qui étaient accusés par les victimes et a même obtenu après d'âpres négociations qu'officiellement cela ne soit pas fait. (voir note1)
Les faits récents au sein de l'Église belge sont identiques, il y a même un évêque qui y est mêlé ! Une magistrate de la "Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels de l'Église" a détaillé les lenteurs, les blocages et les non réponses de la part de la hiérarchie de l'Église. Elle déclare que "l'Église veut seulement s'excuser et oublier...", c'est pour le moins édifiant pour une institution qui se veut être la gardienne de la moralité...!

Aujourd'hui, après toutes ces révélations, l'Église se plaint de harcèlement médiatique, elle veut nous fait croire que les cas ne sont pas plus nombreux que dans la société civile, elle accuse les homosexuels de penchants pédophiles et elle va même jusqu'à déclarer que la campagne médiatique qui se déchaine contre elle est comparable aux campagnes antisémites subies par les juifs de l'entre-deux guerres en Allemagne, bref elle se pose en victime ! Elle veut qu'on lui pardonne ses errements sans établir les fait, sans en connaître l'ampleur et sans révéler les noms de ceux qui y sont mêlés et sans dédommager les victimes... au nom de quoi ? De sa valeur morale supérieure ? Certainement pas ! Elle n'a pas de morale supérieure et elle le prouve dans la façon dont elle répond à ces accusations. Au nom de la prescription des faits ? Certainement pas ! Les faits qui se sont déroulés en son sein sont plus graves parce qu'ils émanent justement d'une institution envers laquelle une grande partie de la société avait, à tort, entièrement confiance et parce que cette institution se veut la gardienne de la morale !

Il faut que la justice mette à jour ces comportements, pas seulement ceux des prêtres pédophiles, mais également ceux de la hiérarchie afin de montrer à quel point le salut de l'institution a été considéré plus important que la mise à jour des faits et le réconfort des victimes. À tel point qu'elle a préféré permettre à ses prêtres déviants de continuer à satisfaire leurs penchants pédophiles, en les déplaçant simplement au lieu de les dénoncer à la justice... Où est la morale là-dedans ? Dans le slip des petits garçons ?
Je vous laisse répondre à la question.

Patrick (juin 2010)

Note 1 : voir le rapport de la commission d'investigation de l'archidiocèse catholique de Dublin : Site du ministère de la justice d'Eire

Post Scriptum de juillet 2017

Cet article est toujours d'actualité ! Les affaires n'ont pas cessé de s'étaler au grand jour depuis l'année où j'ai rédigé cet article ! Les pays que j'ai cité au début de l'article, qui n'avaient pas encore été touchés à l'époque, l'ont été depuis : France, Italie, Espagne, Pologne, Suisse également et aussi l'Amérique Latine. En Argentine, non seulement il s'attaquaient à des enfants, mais ils ont profités des plus pauvres d'entre eux, qui plus est aveugles... je ne vous dis pas le degré d'abjection que cela m'inspire !

Rien, je ne change rien à mes conclusions, l'église catholique est non seulement devenue un repère pour pédophiles au cours du XXe siècle, mais c'est également la seule institution qui a aussi fortement protégé ses déviants, qui a refusé d'ouvrir les yeux sur leurs crimes et a refusé la plus élémentaire des justices à ceux qui en ont été les victimes ! Et si justice il y a finalement eu, c'est uniquement parce qu'il y a eu une instruction effectuée par la justice civile suite à des plaintes de victimes, quelque fois 30 ans après les faits, et que l'église catholique a été mise au pied du mur, elle ne pouvait plus se taire et nier ce qui s'est passé ! Il a fallut beaucoup de courage aux victimes pour dénoncer les abus qu'elles ont subis.

Le pape actuel peut faire beaucoup de déclarations sur le sujet, cela ne changera pas grand chose ! La pédophilie au sein de l'église catholique est comme un cancer, on peut essayer de l'éradiquer, mais il revient toujours par la petite porte, les métastases se sont trop propagées !

Pour moi, l'église catholique a perdu TOUT crédit, elle n'est plus une référence pour notre société, si tant est qu'elle l'ai jamais été ! Elle n'est plus que le refuge du conservatisme voire de l'ultra conservatisme, comme pour ceux qui rêvent d'un retour à une société d'ordre, où toute forme de liberté a disparu.